vendredi 26 juin 2015

Donner du sens au travail


Alors le chômage poursuit son mouvement de yoyo, un mois à la hausse, un mois à la baisse, les salariés attendent toujours de voir les effets sur la vie réelle de la reprise tant annoncée et toujours pas aperçue.

Dans le même temps, sous les effets de la transition énergétique (et de la pression des électeurs), les métropoles se prépare à la mise en œuvre de la limitation des transports. Celle-ci peut conduire à un nouveau départ d’acteurs économie reconnu (comme La Poste dans la logistique Urbaine) ou plus sulfureux (comme UberPop dans le transport de proximité).

L’économie du partage (covoiturage, Vélib’, co-location…), en ce qu’elle limite la consommation d’énergie ou prolonge la vie des objets peut séduire les partisans de la décroissance ou de la juste croissance. Pour autant du point de vue du travailleur, il a le risque d’une parcellarisation des tâches, le risque de la construction d’une économie du partage des restes. Certains imaginent une dualisation des travailleurs entre un noyau dur, jeune et qualifié et une périphérie de travailleurs indépendants au service des premiers.

Cette segmentation n’est ni une fatalité, ni une certitude. Dans la Silicon Valley, les syndicats américains ont obtenu la réintégration dans les entreprises donneuses d’ordre de nombreux prestataire et l’application des conventions collectives. En Californie, les chauffeurs d’Uber ont été reconnus également comme des salariés d’Uber.

Les transitions énergétiques, écologique et numériques rebattent les cartes du partage de la valeur parmi les entreprises et les secteurs d’activités. Ces bouleversements induisent des tensions et des tentations sur le marché du travail. La première tentation est de considérer la relation de travail comme une relation d’égal à égal où le salarié serait un prestataire de son employeur. La seconde est de fragmenter le marché du travail pour ne rémunérer que les temps où le salarié est le plus actif. La troisième de s’appuyer sur les 2 première pour libéraliser le marché du travail en limitant les recours et les régulations.


Pour continuer à protéger les salariés, le syndicalisme doit obtenir que les garanties obtenues pour les salariés soit effectives quelques soit son statuts. C’est le sens de la revendication d’un Compte Personnel d’Activité qui a vocation à capitaliser tous les droits obtenus (Formation, Pénibilité…). Pour autant le syndicalisme ne peut se contenter de regarder le monde changer, il doit l’analyser, l’expliquer et peser sur cette évolution. Pour éviter la fragmentation du travail et des statuts le syndicalisme doit peser sur la manière dont le travail est organisé et structuré à la fois dans l’entreprise et hors de l’entreprise. Enfin pour éviter la dualisation totale du marché du travail entre salariés hyperqualifiés et les travailleurs au service des premiers, nous devons réaffirmer en permanence la nécessité de conserver un modèle social basé sur le Contrat à Durée Indéterminé à temps plein. C’est en remplissant ces  quatre missions que le syndicalisme permettra de redonner du sens au travail.

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